La bourgeoisie est la classe exploiteuse qui caractérise le plus le système capitaliste. Le mot « bourgeoisie » est collectif. On utilise le mot « bourgeois » comme adjectif et parfois comme nom singulier.
Avant le capitalisme en Europe occidentale, le féodalisme prévalait. Dans le féodalisme français est apparu le terme « bourgeoisie » pour les classes moyennes des villes, les marchands ou autres hommes riches qui n'étaient pas au premier rang social. La Révolution française de 1789 a été la révolution bourgeoise par excellence. Elle a fait de la bourgeoisie la classe la plus haute. Ceux qui étaient riches mais qui n'étaient pas au premier rang social ont démoli les privilèges des anciennes classes aristocratiques en 1789.
En général la bourgeoisie a amené des principes gouvernementaux qui ont sanctifié l'argent au lieu des droits acquis à la naissance ou des liens familiaux. Un nom prestigieux ne menait plus au sommet du pouvoir sous le régime bourgeois.
Nous citons cela pour indiquer que la « bourgeoisie » n'a pas été la même durant toute l'histoire. Elle a évolué.
Le capitalisme existe là où des non-ouvriers contrôlent la production des ouvriers salariés, même si la propriété appartient officiellement à l'État. Sous le capitalisme, la démocratie pour les classes ouvrières est sapée par le manque de contrôle par les gens de leur propre lieu de travail et de la société dans son ensemble. Les ouvriers (par opposition aux petits-bourgeois) ont peu d'influence sur l'organisation de leurs lieux de travail ou les décisions sur ce qui sera produit.
De nos jours le terme « bourgeoisie » dans l'usage fréquent vise la classe capitaliste. La classe capitaliste est celle des personnes qui possèdent assez de propriété qu'ils n'ont pas besoin de travailler pour gagner la vie. La classe capitaliste ne travaille que si elle veut le faire. Aussi compris dans ce terme sont ceux qui ont des positions très puissantes dans la production ou le gouvernement en général. Un dirigeant peut avoir beaucoup de capital ou non, mais s'il ou elle en voulait, il ou elle aurait le pouvoir d'en obtenir. Par exemple, Ronald Reagan a fait un discours au Japon pour un cachet de 1 000 000 $ après avoir pris sa retraite de la présidence. S'il avait été « pauvre » comme président, il aurait fait partie de la « classe capitaliste » quand même. Ce qu'il faisait était assez important vis-à-vis de la classe dirigeante du capitalisme qu'il a eu accès de facto aux moyens de production, même s'il avait perdu son ranch et d'autre capital au jeu à Las Vegas quand il était dans la Maison Blanche.
Une définition trop stricte de « capitaliste » est celui qui possède des moyens de production : usines, outils et brevets, par exemple. L'important n'est pas la possession propre des moyens de production mais l'accès à ces moyens. Tel accès peut être simplement la capacité d'obtenir un prêt si important qu'il serait possible de vivre des affaires liées à un tel prêt. L'accès à l'information dans le service militaire, exécutif ou de renseignements le ferait possible d'être riche en faisant un discours comme l'a fait Reagan ou en vendant des secrets à des étrangers. Ceux qui ont accès à l'information peuvent aussi être bourgeois. Par exemple, Reagan pourrait convertir son cachet de 1 000 000 $ en des moyens de production tels que la possession d'outils et édifices d'usines. Qu'il le fait ou non, nous pouvons dire qu'il a « accès » aux moyens de production.
Il y a un autre sens fréquent et fondamentalement important du terme « bourgeoisie ». En réalité la bourgeoisie comprend d'autres sections, y inclus des plus nombreuses que la classe capitaliste. La « petite-bourgeoisie », c'est ceux qui sont exploiteurs mais pas à l'échelle de la classe capitaliste. La petite-bourgeoisie possède souvent ses moyens de production ou capacités professionnelles mais n'embauche pas assez d'ouvriers pour pouvoir cesser de travailler et continuer de mener une vie oisive. Il y a d'autres catégories de bourgeoisie qui ne sont pas capitalistes, telles ce que Mao appelait la « bourgeoisie comprador », qui doit son existence aux capitalistes impérialistes et ne peut pas fonctionner indépendamment comme classe capitaliste.
La différence entre le prolétariat et la petite-bourgeoisie est une grande difficulté aujourd'hui. Les membres du MIM sont obligés à quitter un parti qui confonde la petite-bourgeoisie et le prolétariat aux pays impérialistes. Appliquer la théorie marxiste de la « petite-bourgeoisie » à la réalité, c'est à l'origine de la difficulté.
Un autre sens du mot « bourgeois » et la réputation de la bourgeoisie est dérivé de la classe dirigeante précapitaliste. Dans ce sens, un bourgeois est une personne superficielle et axée sur l'argent qui manque le bon goût que devrait avoir un dirigeant cultivé. Il est fort fréquent de parler de la culture bourgeoise ou la mode de vie bourgeoise dans ce sens.
Quand le MIM dit « bourgeoisie », il parle probablement de la classe exploiteuse des État$-Uni$, du Kanada, d'Angleterre etc. d'aujourd'hui. En somme, les exploiteurs aujourd'hui aux pays impérialistes sont ceux qui s'emparent du travail d'autrui. Les petits exploiteurs sont petit-bourgeois et les exploiteurs les plus puissants s'appellent capitalistes ou simplement « bourgeoisie ».