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Un appel au Mouvement Communiste International à propos de l'anniversaire de la naissance de W.E.B. Du Bois
(M. Du Bois était un intellectuel Africain qui habitait aux Etat$-Uni$ aux XIXe et XXe siècles)
Ce 23e février 2001, nous célébrons l'anniversaire de W.E.B. Du Bois, dirigeant, novateur et inspiration aux autres Africains, particulièrement à ses compatriotes en l'Amérike, qui étaient aussi des anciens esclaves.
Car Du Bois lui-même a dans son temps utilisé son anniversaire et sa autobiographie pour mettre en relève les questions politiques contemporaines, ce sera approprié pour nous les signataires de nous rassembler aujourd'hui pour rappeler et discuter les questions soulevées maintes fois par Du Bois durant sa vie.
En 1820 la séparation la plus grande entre deux pays quelconques en termes de revenu par habitant était déjà 3:1. Vers 1992 cette séparation avait grandi jusqu'à 72:1. Ainsi ce que Du Bois appelait la <<ligne de couleur>> est encore plus accentuée aujourd'hui. Les pays de l'Afrique, l'Asie et l'Amérique Latine font face encore à une exploitation brutale par les pays imperialistes occidentaux, quoique le colonialisme ouvert est remplacé par des formes de contrôle et de domination à la fois plus subtiles et plus insidieuses dans la plupart des pays du Tiers-Monde.
Depuis la mort de Du Bois en 1963, Mao est aussi tombé et le bloc soviétique s'est dissolu. En dépit de ces changements que les communistes vont être obligés à considérer, les luttes mondiales entre des classes et des nations se concentrent de plus en plus clairement dans les pays du Tiers-Monde, où elles sont menées contre les parasites du Premier-Monde. Tout communiste connaît bien ces faits, mais cette connaissance est ressentie dans une façon la plus aiguë par ceux d'entre eux qui sont les plus déterminés à empêcher que l'œuvre scientifique de Marx soit obscurcie par les mensonges de la bourgeoisie.
Ce qui reste plus controversé est la question pourquoi les ouvriers, en général blancs, des pays imperialistes continuent de soutenir en silence ou même ouvertement les mensonges imperialistes. Comme son contemporain Lénine, Du Bois reconnaissait que cette question était en fait centrale, aussi bien que l'importance d'une réponse correcte à cette question. Reprennant l'analyse d'Engels, Du Bois a dit dans la 90e année de sa vie: <<Il n'y a aucun parti ouvrier européen qui est prêt à aider l'emancipation des travailleurs de l'Asie et l'Afrique. Au contraire, tous sont prêts à prendre, très volontiers, des salaires élevées, fruit des profits coloniaux; prêts à se battre dans des guerres qui sont menées afin de protéger ces profits. Au fond de cette attitude de l'Europe Occidentale sont les Etats-Unis: préparés à assister l'Europe avec du capital; préparés à aider un pouvoir européen quelconque de maintenir sa domination des peuples coloniaux ou bien de le remplacer eux-mêmes comme une puissance coloniale>>.
Cette attitude n'était pas le reflet d'une trahison par les chefs des partis ouvriers dans les pays imperialistes par rapport à leurs membres, parce que cette attitude touchait aussi les masses des blancs dans les nations opprimantes. Les chefs ne reflechissaient de fait que la volonté de leurs adhérents! C'est pour ça que, quand il avait 90 ans, Du Bois a dit: <<L'Europe Occidentale espère que, sans un changement fondamental dans sa mode de vie, un accord puisse être fait entre les exigences [de ses classes dirigeantes] et la vague des protestations par les classes et les peuples opprimés. Elles [les classes dirigeantes européennes] voient cette opportunité en quatre façons: les travailleurs domestiques soulagés par de l'éducation élémentaire et un morceau du pouvoir politique; par des salaires élevés, payés des profits dérivés d'investissements à l'étrangère, qui soient supportés et soutenus par des guerres dans le monde entier qui employeront les travailleurs domestiques. >>
Cela ne veut pas dire que Du Bois croyait que la race blanche avait une sorte de traite biologique qui la forçait à l'impérialisme. Du Bois a explicitement renié que la notion de la race avait une signification scientifique quelconque dans ce sens. Au contraire, le racisme qui justifie l'impérialisme est de fait économique plutôt que biologique.
Peu avant sa mort, Du Bois a dit: <<Aujourd'hui, mon rage face à la doctrine de la supériorité de la race blanche, comme elle a étée diffusée et pratiquée dans le monde blanc pendant les 250 années dernières, est critiquée dans une façon aiguë et mis en contraste avec la charité de Gandhi et du prêtre noir [Dr. Martin Luther King] qui a dirigé les manifestations économiques récentes en Alabama. Franchement, je ne me présente pas comme <<aimant>> le peuple blanc. Je pense que, comme race, ils sont les plus avides sur la terre... Je parle là du monde blanc dans son entier. Nous sommes arrivés à un temps quand on doit considérer et juger les péchés et erreurs de l'ensemble entier, non pas simplement des petits endroits ou des individus isolés>>. ("Whites in Africa after Negro Autonomy," 1962)
Du Bois s'est tourné vers l'analyse de l'oppression nationale en raison de son échec de convaincre l'homme blanc d'accepter l'intégration raciale, leçon de son expérience de lutte, jusqu'à 1934, aux côtés de la NAACP (Association Nationale pour l'Avancement des Personnes de Couleur). Aujourd'hui son analyse de l'oppression nationale et de ses fondements économiques est encore plus appropriée que jamais.
Pour son analyse, Du Bois était attaqué par des ennemis divers qui essayaient de réclamer que les travailleurs blancs des pays impérialistes étaient aussi prolo que les ouvriers dans les mines d'Azanie - et même peut-être plus avancés! Aujourd'hui, quand il y a trois organisations différentes dans le mouvement communiste international qui cherchent à regrouper en réclamant le nom de Mao - qui a instauré une fête nationale pour commémorer l'anniversaire de M. Du Bois - nous ne pouvons pas rester silents et laisser mourir la pensée du Marx tout simplement parce que nous avons ignoré les leçons de M. Du Bois.
La dictature prolétarienne est une idée centrale du marxisme, mais les ouvriers blancs dans les pays imperialistes ne sont plus un prolétariat! Il y a plusieurs qui se présentent comme cherchant à mettre fin à l'impérialisme, mais peu de ceux-ci connaissent comment le faire. Sûrement, ceux qui croient que l'ouvrier blanc des Etat$-Uni$ est qualitativement identique au prolétariat du Tiers-Monde n'ont aucun plan pour éliminer l'exploitation systématique des matières premières et du travail - qui comprit toujours le travail des enfants, des esclaves et des agés - du Tiers-Monde. Car, le fruit de cette explotation va nourir le pseudo-prolétariat du Premier-Monde! Ceux qui proposent que le prolétariat du Tiers-Monde et le pseudo-prolétariat du Premier-Monde sont équivalents n'ont en tête que le désir de créer une sorte de social-impérialisme, fondé sur la surexploitation du Tiers-Monde - les mots vides du socialisme et les actes réelles de l'impérialisme. S'il gagnent le pouvoir, ils vont continuer de voler les pays du Tiers-Monde afin de maintenir la mode de vie du Premier-Monde. Nous n'allons jamais faire cause commune avec les pseudo-communistes - bien que nous chercherons toujours à montrer comment l'impérialisme les a trompé.
Dans son temps, Du Bois a critiqué Norman Thomas car ce dernier avait ignoré l'homme noir dans son appel au socialisme. Aujourd'hui, avec l'approfondissement de la base économique de la <<ligne de couleur>>, il y a encore ceux qui continuent d'ignorer le travailleur du Tiers-Monde. Nous appellons tous les internationalistes prolétariens véritables de critiquer toute organisation réclamant à représenter le Tiers-Monde qui fait excuser ou ignorer la surexploitation. Des organisations comme telles ne peuvent être représentées comme opposées à l'imperialisme. Les opprimés et exploités - qui se trouvent presque universellement sur une côté de la <<ligne de couleur>> - vont triompher.
Nous les signataires appellons tous les éléments actifs du prolétariat international de continuer la résistance à encore une essai de créer une fausse unité destinée à soutenir la ligne blanche chauvine. Nous ne sommes pas isolés. Les isolés sont les chauvinistes blancs et leurs marionnettes compradors d'un nouvel ordre social-impérialiste. L'unité avec eux ne peut que mener à plus d'exploitation, plus d'oppression et encore des guerres. Luttons ensemble pour renverser l'impérialisme, une fois et pour toujours.
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